L’histoire de l’UIRA – IARU

L’UNION INTERNATIONALE DES RADIOAMATEURS UIRA – IARU

N.B.  En 2000 on fêtait le 75ième anniversaire de l’UIRA – IARU. Cet article est une version abrégée et partiellement reformulée de celui publié en anglais dans “The Canadian Amateur” (TCA,) dont la  reproduction est autorisée et souhaitée par les auteurs. Merci à VE3HBF et VE3CDM,  et à VE2LCF pour la traduction. 

En 1924, l’inventeur et radioamateur américain Hiram Percy Maxim, alors président de l’American Radio Relay League (ARRL), constate que le radioamateurisme est devenu international et qu’il devrait être encadré par une organisation globale pour en mieux faire évoluer le développement. Il était aussi très conscient que des fréquences radio, quoique peu utilisées à l’époque, devraient être assignées aux amateurs capables de communiquer avec peu de puissance et au moyen d’antennes faciles à construire. Le but était de reconsidérer l’allocation des fréquences entre les domaines du radioamateurisme, du militaire et du commercial. Raison de plus pour une organisation internationale du radioamateurisme.

En mars 1924, Hiram P. Maxim rencontre à Paris, France, un groupe d’amateurs venus de France, Grande-Bretagne, Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Luxembourg, Canada et États-Unis. Ensemble, ces amateurs ont tracé les plans préliminaires d’une organisation internationale dont le nom sera « International Radio Amateur Union – IARU» (Union internationale des radioamateurs – UIRA). Le congrès de fondation de l’organisation radioamateure, réunissant 23 pays de toutes les parties du monde durant le congé de Pâques de 1925 à Paris, marque la naissance de l’UIRA.

La constitution, aujourd’hui quelque peu différente,  fait toujours état des objectifs de la nouvelle institution : encourager la fraternisation ; promouvoir et coordonner le radioamateurisme dans le monde et représenter les radioamateurs à la conférence mondiale sur la radio de l’Union internationale des télécommunications (UIT)

Vingt-cinq pays ont assisté à la dernière session plénière le 18 avril de 1925. Toutes les propositions du congrès organisateur ont été adoptées.  Hiram P. Maxim fut le premier président de l’UIRA (IARU).

Depuis cette date à Paris, France, il y a 75 ans, l’histoire de UIRA a été jalonnée d’événements significatifs lui permettant une croissance notable et une influence marquée. L’UIRA est passé d’une organisation, dont l’essentiel de l’action était constitué de réalisations et d’exploits en communication radio, à une organisation dont l’objectif est de veiller au développement et à la protection du radioamateurisme.  Aujourd’hui l’UIRA participe activement aux conférences de télécommunications régionales et internationales, tout autant qu’aux études et aux travaux des groupes qui constituent la structure de l’UIT (Union internationale des télécommunications).

Il est devenu évident, il y a plusieurs années, que le lobby international est essentiel  à la pérennité du radioamateurisme, dû, entre autres, à la compétition  actuelle pour l’occupation des ondes. Pour nous, dans le contexte de l’après WARC-79 (World Administrative Radio Conference-79), la restructuration a fait de l’UIRA un organisation internationale sur les plans du leadership et de l’administration.

Dans un grand nombre de pays, il existe des associations nationales de radio communication. Elles sont constituées de groupes de radioamateurs qui collaborent entre eux. De façon générale, dans chaque pays, un organisme national a été choisi pour représenter l’ensemble des membres à l’UIRA. À titre d’exemples, au Canada, c’est Radio Amateurs du Canada (RAC) ; aux États-Unis, l’ARRL ;  au Royaume-Uni, la Société Radio de Grande-Bretagne ; au Japon, la Ligue Radio Amateur du Japon et en France, Réseau des émetteurs français (REF-Union). La structure de l’UIRA est semblable à celle de l’UIT.

Chaque association nationale « membre » joue un rôle important à l’UIRA. Fondamentalement, chaque association a le devoir de représenter correctement les radioamateurs de son pays ou territoire. L’UIRA, comme l’UIT fonctionne sur la base de “un pays, un vote”

Les associations membres de l’UIRA se partagent en trois régions géographiques, lesquelles coïncident avec les trois régions de l’UIT. Une des régions de l’UIRA tient une conférence chaque année où les associations discutent ensemble de problèmes communs et recherchent des solutions communes. Chaque association a la responsabilité de participer à la conférence de sa propre région tenue à tous les trois ans. À de telles conférences, chaque association peut s’exprimer d’autorité au nom de ses membres et participer à l’élaboration des politiques de l’UIRA.

Les composantes de l’UIRA sont comme suit : Les associations membres (SM) ; le conseil d’administration (CA) ; les organisations régionales des régions 1, II et III ; le secrétariat international (SI).

a) L’autorité que détient l’UIRA lui provient de l’ensemble des associations.  L’UIRA  exerce ce pouvoir par l’intermédiaire du vote des associations tel que décrit dans la constitution. Chaque pays ou territoire ne peut avoir qu’une seule association « membre ».

b) Le conseil d’administration (CA) applique les politiques de l’organisation et administre l’UIRA. Les membres du CA sont comme suit : le président, le vice-président, le secrétaire et deux membres provenant de chacune des trois organisations régionales. Le membres du CA se rencontrent en personne au moins une fois par année sur le lieu de la conférence régionale. Les fonctions premières du CA sont : 1) coordonner la représentation et les intérêts du radioamateurisme aux conférences internationales des télécommunications;  2) planifier son action à long terme de nature à justifier l’existence et le « pourquoi » de l’UIRA;  3) adopter des résolutions et recommandations qui faciliteront le fonctionnement de l’UIRA.

c) Les organisations régionales sont formées des associations membres lesquelles représentent les pays ou territoires suivants : la Région I : l’Europe, l’Afrique, les pays de ex-URSS, le Proche-Orient (excluant l’Iran) et la Mongolie; la Région II : les Amériques du Nord, du Sud et Centrale incluant Hawaii et les îles Johnston et Midway; La Région III : le reste de l’Asie et l’Océanie.

Le secrétariat international (SI) est en permanence au service des associations membres de l’UIRA. Depuis 1925, c’est l’American Radio Relay League (ARRL) qui assure le fonctionnement du SI. Les organisations régionales réservent 10 % du revenu brut de leur membership pour le secrétariat international (SI).

L’UIRA a le statut d’observateur à l’Union internationale des télécommunications (UIT) et aux organisations régionales I, II,  III  et un statut similaire à la Conférence européenne des postes et des télécommunications (CEPT), Commission interaméricaine des télécommunications (CITEL) et Asia-Pacific Telecommunity (APT).

L’UIRA est une organisation centrale dont les fonctions  et les contributions au radioamateurisme sont similaires à celles de l’UIT. Le mandat de l’UIRA est d’influer, sur les décisions de l’UIT en matière technologique et social et sur celles de plusieurs organismes radioamateurs.

Aux conférences de l’UIT, où l’UIRA joue un rôle d’observateur accrédité, les amateurs et autres, dont l’enjeu touche aux télécommunications, écoutent et conseillent les délégués de leur gouvernement à propos des changements souhaités. Les propositions, sur des sujets qui peuvent affecter le radioamateurisme, sont préparées de longue haleine par les associations membres, avant d’être présentées aux réunions régionales mondiales. Un exemple d’action concertée réussie, présentée à la Conférence mondiale sur l’administration de la radio (WARC) en 1979, est l’approbation des bandes de 10,18 et de 24 MHz. Les conférences WRC – nouvelle appellation de WARC – ont lieu plus souvent maintenant avec des ordres du jour moins chargés comparés à ceux de WARC. La dernière restructuration de l’UIT a eu pour effet d’obliger l’UIRA à être présente à plus de réunions.

Le radioamateurisme se doit de témoigner beaucoup de gratitude à Hiram P. Maxim pour sa prévoyance et son leadership qui, avec ses collègues, sont responsables de la mise sur pied de l’UIRA. Depuis le début de 1925, l’UIRA est entièrement entre les mains d’employés bénévoles. L’énergie et la vigilance dont ils ont fait preuve durant ces soixante-quinze années ont eu pour effet de promouvoir, préserver et protéger le radioamateurisme.

Claude Lalande  VE2LCF